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Les voitures électriques sont-elles vraiment écologiques ?

prise d'un véhicule electrique

Avec la popularité croissante des voitures électriques et les nouvelles perspectives européennes de 2035, nous examinons de plus près leur impact global sur l’environnement pour voir si elles sont réellement meilleures que les voitures qui fonctionnent aux combustibles fossiles…

Il est communément admis que les voitures électriques sont plus respectueuses de l’environnement que les modèles à essence et diesel ordinaires, car elles ne fonctionnent pas aux énergies fossiles et n’émettent pas de CO2 – dont le niveau croissant est le plus grand contributeur au changement climatique.

Au niveau local, elles peuvent s’attribuer une partie du mérite de l’amélioration de la qualité de l’air, en particulier dans les grandes villes, et la réduction subséquente des particules et des fumées nocives dans l’atmosphère peut avoir des effets bénéfiques sur la santé de chacun. De plus, comme elles sont plus silencieuses que la plupart des véhicules à propulsion conventionnelle et contribuent à réduire la pollution sonore, ce qui rend tout environnement urbain plus agréable.

Mais, en réalité, à quel point les véhicules électriques (VE) sont-ils écologiques ? Le débat porte sur leur durabilité à long terme, en particulier en ce qui concerne le processus de production et ce qu’il advient des batteries à la fin de leur durée de vie utile. Ce sont des zones grises, car les véhicules électriques sont encore relativement nouveaux sur nos routes ; le premier véhicule électrique produit en série à être vendu en France, la Nissan Leaf, n’existe que depuis 2011.

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Nous allons donc ici nous intéresser à l’impact environnemental d’un VE tout au long de sa vie, tout en le comparant également à un équivalent thermique.

Dans quelle mesure le processus de production d’une voiture électrique est-il respectueux de l’environnement ?

Presque tous les véhicules électriques utilisent des batteries lithium-ion pour stocker l’énergie. Une batterie lithium-ion NCA (oxyde de nickel cobalt et d’aluminium) est l’une des variantes les plus performantes et, comme son nom l’indique, elle est composée de plusieurs matériaux de terres rares – qui nécessitent tous une extraction.

Ces matériaux proviennent souvent de différents pays, ce qui peut entraîner des émissions de CO2 ainsi que, comme l’actualité nous l’a montré, des ruptures de chaînes d’approvisionnement. De plus, certaines de ces terres rares sont finies, c’est-à-dire non renouvelables.

D’une manière générale, plus la batterie est grosse, plus il faut de terres rares. Cependant, la technologie s’améliore et les batteries deviennent plus petites mais plus efficaces, réduisant ainsi leur impact environnemental et améliorant l’autonomie qu’elles peuvent offrir.

Une analyse du Conseil international des transports propres (ICCT) a révélé qu’une voiture à moteur à combustion comme une Volkswagen Golf provoque environ 7,2 tonnes d’émissions de carbone au cours de son processus de production. En comparaison, un véhicule électrique de taille similaire, comme une Volkswagen ID.3, en génère environ 9,2 tonnes. En conséquence, l’ICCT a calculé que le véhicule électrique devrait parcourir 11363 km supplémentaires pour rattraper la Golf, soit l’équivalent d’environ un an de conduite.

Mais qu’en est-il du reste des composants ? Toutes les voitures, qu’elles soient électriques ou non, sont composées de plusieurs matériaux, notamment de métaux, de plastiques, de tissus, de verre et de caoutchouc. Ces matériaux ont des émissions liées à leur production et à leur chaîne d’approvisionnement, et de nombreux fabricants utilisent encore des matériaux non recyclables.

Cependant, cela commence à s’améliorer car les entreprises visent à atteindre le « zéro net », c’est-à-dire à compenser toutes les émissions. Volvo a l’intention d’être entièrement neutre en carbone d’ici 2040 ; Audi et plusieurs autres ont pour objectif 2050. Dans le cadre de ce processus, par exemple, des bouteilles en plastique recyclées (qui sont ensuite broyées en un fil de polyester) sont déjà utilisées pour 89 % du matériau des sièges de la voiture familiale Audi A3.

Polestar, quant à elle, dispose d’une « évaluation du cycle de vie » (ACV) pour sa dernière voiture, la Polestar 2 électrique . Elle révèle l’empreinte carbone à vie de la voiture, couvrant les émissions provenant de la production de matériaux, de la fabrication et de la logistique, de l’utilisation et de la fin de vie (cette dernière se référant à ce qui se passe lorsqu’une voiture atteint la fin de sa durée de vie utile).

En fin de vie, une voiture électrique est-elle plus difficile à recycler qu’un équivalent essence ou diesel ?

La directive sur les véhicules en fin de vie, qui a été établie pour la première fois par l’Union européenne en 1997 pour aider à lutter contre les déchets des véhicules, précise que les voitures qui sont trop vieilles pour être réparées économiquement, ont été trop gravement endommagées lors d’un accident ou ne valant plus rien, sont classées comme Véhicules en Fin de Vie (VHU). Depuis 2015, la directive (qui s’applique également au France) stipule que 95 % d’un VHU en poids doit être réutilisé, recyclé ou valorisé.

Les spécialistes affirment que les véhicules électriques sont en fait plus simples à recycler à un égard, mais très similaires aux voitures à moteur à combustion à un autre.

La plupart des VHU sont démontés pour les pièces, qui sont ensuite vendues à l’unité. Ou, si celles-ci n’ont plus de valeur, la voiture entière est dépolluée puis broyée. 

Combien de temps dure généralement une batterie ?

Si une batterie est entretenue correctement, les véhicules électriques peuvent faire d’excellents véhicules à kilométrage élevé. Il y a aussi moins de pièces mobiles dans un véhicule électrique que dans un véhicule à moteur à combustion, et il y a moins d’entretien à faire. Ils sont généralement très fiables.

Que deviennent les vieilles batteries ?

Une vieille batterie aura toujours une certaine durée de vie, même si elle est dégradée. Dans la plupart des cas, les vieilles batteries sont recyclées et utilisées pour le stockage de l’énergie solaire domestique pour laquelle il y a une énorme demande. En aucun cas, pour le moment, les batteries EV usagées ne finissent leur vie dans des décharges.

Que font les constructeurs automobiles ?

En Europe, les constructeurs de véhicules électriques ont l’obligation de recycler leurs batteries. Une contrainte fixée par la directive européenne 2006/66/CE et l’article R543-130 du code de l’environnement en France.

Après le lancement de la première Leaf, Nissan s’est associé à Sumitomo Corp pour créer 4R Energy, qui a été créée pour développer des solutions pour les batteries en fin de vie.

Ces batteries retrouvent une seconde vie pour servir par exemple, à l’alimentation des chariots élévateurs dans les entrepôts et pour le stockage d’énergie domestique et commercial. Nissan les utilise également pour propulser des véhicules guidés automatisés qui livrent des pièces dans ses usines.

Nissan, ainsi que d’autres constructeurs automobiles tels que Tesla et Volkswagen, disposent d’installations internes pour recycler les batteries en fin de vie. D’autres, comme Renault, recyclent leurs batteries grâce à des partenariats avec des industriels de la gestion des déchets et de la chimie. Tesla affirme que 100 % de ses batteries sont recyclées.

Notre verdict

Dans l’ensemble, les véhicules électriques tiennent leurs promesses, et il y a peu de raisons de se sentir coupable concernant l’impact environnemental lié à l’achat d’un nouveau véhicule.

Cependant, il est important de se rappeler que nous n’en sommes qu’aux premiers stades de l’ère moderne des véhicules électriques et qu’il existe des domaines dans lesquels des progrès peuvent encore être réalisés pour les rendre plus durables.

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