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#Monkeygate : les expériences du diesel «répandues», selon des scientifiques

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Lauzan, Chili – Courrier International

 

Les révélations selon lesquelles les constructeurs automobiles ont financé des études exposant les singes et les humains aux vapeurs de diesel ont provoqué un tollé partout en Europe. Par l’intermédiaire son porte-parole Margarines Schinas, la Commission européenne, s’est déclarée « choquée » par ce que l’on qualifie désormais de #Monkeygate. Mais ces effusions de colère et de dégoût seraient totalement exagérés selon les scientifiques expliquant que ces tests sont assez communs. « De telles études ont été réalisées pendant des décennies », explique Flemming Cassee, un toxicologue de l’Institut national néerlandais de santé publique (RIVM). « Et pas seulement aux Pays-Bas, mais dans le monde entier ».

Expériences sur des singes et des humains

Le récent tollé provient du fait qu’un groupe de pression financé par Volkswagen, Daimler et BMW aient commandé une étude en Allemagne impliquant 25 volontaires humains qui ont inhalé des gaz d’oxyde d’azote pendant trois heures. Ce rapport est arrivé après que le New York Times ait détaillé comment la même organisation – le groupe européen de recherche sur l’environnement et la santé dans le secteur des transports (EUGT) – ait enfermé 10 singes dans des chambres hermétiques en 2014 et leur a fait respirer des gaz d’échappement dilués d’une VW Beetle pendant quatre heures.

Le but de VW : montrer comment avec la technologie diesel, ses voitures réussissaient à contrôler les émissions nocives

Une « tempête dans un verre d’eau »

Des tests pour mesurer l’impact de l’exposition aux gaz d’échappement sont effectués « depuis des années déjà » sur des personnes et des animaux aux Pays-Bas, ont révélé mardi dans la presse des scientifiques néerlandais, qualifiant le scandale autour des constructeurs automobiles allemands de « tempête dans un verre d’eau ».

Selon M. Cassee, c’est grâce à des expériences de cette nature que les décideurs sont conscients de la nocivité de la pollution de l’air et des gaz d’échappement. Ces données sont utilisées par des organismes tels que l’Organisation mondiale de la santé pour établir des lignes directrices sur la qualité de l’air et guider les changements de politique gouvernementale. Car ils’agit, en proportion, des émanations respirées chaque jour dans une ville animée ou près d’une autoroute, selon Flemming Cassee.

Cependant, le fait que les tests aient été commandités par des constructeurs automobiles soulève des questions sur les conflits d’intérêts potentiels et sur les conditions des tests. En effet, pour tenter de prouver que leurs voitures étaient propres, les constructeurs allemands ont payé les recherches. Et afin de minimiser l’impact de leurs voitures sur la santé et l’environnement, ils n’ont pas hésité à truquer leurs systèmes.  Le Tageszeitung de Berlin, également, repris et traduit par le site de Courrier international, dénonce avec force ces pratiques : «A la différence des expériences menées dans de nombreux domaines de la médecine, dont le bénéfice potentiel à tirer peut l’emporter sur les inconvénients, Volkswagen, BMW et Daimler ne cherchaient pas ici à faire surgir la vérité. Il s’agissait pour eux de promouvoir des véhicules apparemment propres, à en croire les tests et l’expérimentation animale, mais qui en réalité demeurent sales sur les routes.»

On se souvient que Volkswagen avait admis avoir manipulé des millions de ses voitures diesel de cette manière en 2015, conduisant à un scandale mondial. A-t-on vraiment appris du dieselgate ?