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Les voitures électriques valent-elles le coup ?

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L’électrique est-il comme Bonux, la lessive aux 500 cadeaux ?

Le gouvernement met le paquet pour nous faire rouler « propre ». On nous vendrait l’électrique, comme de la lessive Bonux avec son fameux cadeau. Et pour cela, on n’hésite pas à mettre de tout dans le baril. La prime à la conversion va être prolongée, les constructeurs pourraient doubler la mise avec une super prime pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable, les banques sont invitées à mettre en place des « prêt verts », pas de taxation sur l’énergie… Mais est-ce suffisant pour attirer des clients vers des voitures qui restent néanmoins chères à l’achat ? En d’autres termes, cela vaut-il le coup (ou le coût) d’acheter électrique ?

La voiture électrique moins chère à l’usage

6 000 euros pour une voiture électrique, 2 500 euros pour une hybride rechargeable, prime qui pourrait être doublée à 5 000 euros si les constructeurs suivent ce que préconise le gouvernement… C’est tentant de franchir le pas. D’autant que si vous regardez juste le coût de poste d’un véhicule électrique (c’est-à-dire son coût d’usage), c’est entre 2 et 3 euros par « plein » pour une Renault Zoe, 60 euros pour un véhicule équivalent Renault Clio essence, autant dire imbattable. Pas si rose, tout de même, de rouler électrique au quotidien, car il faut savoir gérer les contraintes liées à l’autonomie et à sa recharge. Aujourd’hui, on compte à peu près 20 000 bornes de recharges publiques en France, ce qui est largement insuffisant.

Écologiquement, c’est aussi un geste pour l’environnement ?

Ça se discute. Selon l’ADEME (l’Agence gouvernementale pour l’environnement) qui a réalisé une vaste étude sur l’analyse des cycles de vie des véhicules électriques, fabriquer une voiture électrique nécessite deux fois plus d’énergie que pour un diesel. L’avantage écologique d’un moteur électrique par rapport à un moteur thermique n’est garanti qu’à partir de 100 000 kilomètres (soit en moyenne 5 années).

Mais rouler électrique, c’est aussi se confronter au délicat problème des batteries. Pour les produire d’abord, on utilise des métaux rares qu’il faut extraire comme du lithium, du cobalt, du nickel (et qui causent d’autres sources de pollutions, dont nous reparlerons). Il faut ensuite les recycler. Beaucoup moins facile qu’un moteur qui n’est jamais qu’un bout de ferraille. Il faut également produire de l’électricité qui, chez nous est d’origine nucléaire, donc sans impact écologique (également discutable, mais c’est encore un autre sujet…) et chez d’autres très polluant comme aux États-Unis dont plus de la moitié est issue de centrales à charbon, très émettrices de CO2. Moins cher donc à l’usage, mais est-ce vraiment si « propre » ?

Pas de taxes sur l’électrique, pour combien de temps ?

Alors que les prix à la pompe grimpent en fonction du baril mais surtout des taxes, ceux à la borne restent stables et très bon marché. L’électricité n’est tout simplement pas assujettie aux taxations. Mais jusqu’à quand ? Car les taxes sur les carburants (TVA et TICPE) rapportent 25 millions par an dans les caisses de l’État soit près d’1/10e de ses recettes fiscales. Alors aujourd’hui, on subventionne mais demain, si on passe à l’électrique, il faudra bien les trouver quelques part. On taxera ! Et pour revenir à notre baril de Bonux, on a vu ce que cela a donné lorsque la marque a été contrainte (pour des raisons légales) d’abandonner ces jouets. Plus de cadeau, plus aucun intérêt… La lessive Bonux a tout simplement disparu des rayons. On souhaite à l’électrique un autre destin. Car son premier cadeau n’est-il pas avant tout l’environnement ? Pas si sûr, finalement. Attendons la suite…

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