Et si le soleil venait sauver la terre ? C’est la question à laquelle une équipe de recherche de l’ETHZ, l’Université polytechnique de Zurich, a répondu avec succès. Les chercheurs suisses ont en effet dévoilé une technologie capable de produire du carburant liquide synthétique. A partir de quoi ? De rien ou plutôt d’air, de soleil et d’eau. Plus important encore, il dégage autant de CO2 lors de sa combustion que ce qui aurait été extrait de l’air pour le produire. Son bilan carbone est donc nul, ce qui le rend particulièrement écologique.
Comment cela fonctionne ?
Par quel tour de passe-passe peut-on créer un carburant sans extraire une seule goutte de pétrole ? C’est le défi qui a été lancé et relevé par l’équipe de scientifiques grâce à un réacteur solaire. On vous explique. Du CO2 et de l’eau sont extraits directement de l’air ambiant et fractionnés à l’aide de l’énergie solaire, produisant un «gaz de synthèse». Ce mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone est ensuite transformé en kérosène, méthanol ou autres hydrocarbures.
En d’autres termes, le procédé consiste, grâce au soleil, à faire chauffer l’eau et le CO2 contenus dans un réacteur pour en faire ressortir un carburant dit « solaire » et 100% propre capable de faire rouler nos voitures et voler nos avions.
Autre intérêt majeur : ce carburant, en brûlant, n’émettra que le CO2 capturé. Bilan carbone zéro !
Une carburant solaire : économiquement faisable ?
Cette mini-raffinerie solaire installée sur un toit de Zurich prouve que la technologie est réalisable. Si elle ne produit aujourd’hui qu’environ un décilitre de combustible par jour (l’équivalent d’une tasse à café), le groupe de chercheurs est optimiste et pense que le système est utilisable à plus grande échelle et même à une échelle industrielle. Il travaille déjà sur un autre prototype, plus grand, aménagé sur une tour solaire près de Madrid. Les petits Suisses ne sont pas les seuls à y croire puisque le géant pétrolier ENi, compte investir 20 à 25 millions d’euros pour construire une vraie grande centrale capable de produire 10 millions de litres de méthanol par an.
Deuxième challenge : ce précieux liquide est deux fois plus cher à produire qu’un carburant pétrolier. Le prochain objectif consiste donc à le rendre économiquement compétitif et à adapter la technologie à une mise en œuvre industrielle. De là à remplacer notre bonne vieille essence à la pompe il n’y a que quelques millions… et un peu de temps. Le soleil a rendez-vous avec la terre.