Le tribunal de Berlin vient d’interdire la plupart des véhicules diesels sur plusieurs grands axes de la capitale soit 15 kilomètres au total. La mesure, qui entrera en vigueur dès le 1er avril 2019, pourrait concerner jusqu’à 200 000 automobiles selon les estimations de la presse allemande. En prenant cette décision, les juges adoptent ainsi le contre-pied des responsables politiques.
Les diesels qui vont jusqu’à la norme Euro 5, donc pas forcément très vieux (certains n’ont pas plus de 3 ou 4 ans) ne pourront plus rouler au printemps prochain sur onze axes dans le centre de Berlin dont la célèbre Friederischstrasse. C’est ce qu’a décidé le tribunal administratif de Berlin. La ville a l’obligation de revoir sa copie en matière de limitation de lutte contre la pollution car les normes d’émissions polluantes, sur ces axes, dépassent les limites autorisées. Et Berlin n’est pas la première ville à qui la justice impose des mesures sévères. Hambourg a déjà subi la sanction et en 2019, Francfort et Stuttgart vont suivre.
Le gazole qui émet moins de Co2 – à l’origine de la dégradation de la couche d’ozone – que l’essence, mais plus de particules d’oxyde d’azote (NOx) est l’objet d’une chasse à travers toute l’Europe. Madrid, Rome et Bruxelles ont déjà pris des mesures pour éloigner les vieux diesels des artères centrales. D’autres, comme Paris, bataillent, entre péages, vignettes, malus, journées sans voiture et créations de zones de faibles émissions. L’objectif : respirer.
Environnement contre gouvernement
Que se passe-t-il en ce moment en Allemagne ? Avec le récent scandale des tricheries du dieselgate, un organisme de défense de l’environnement a porté plainte dans une dizaine de villes pour obtenir des interdictions de circulation quand la pollution est trop forte. En face, le gouvernement, qui veut ménager son industrie automobile (qui représente 800 emplois) cherche donc à éviter ces interdictions avec d’autres mesures, comme des prises pour charger les voitures, des limitations de vitesse à 30, le développement des transports en commun… Et la justice a donc dit encore une fois que cela ne suffirait pas.